La maison de mon père by Akos Verboczy

La maison de mon père by Akos Verboczy

Auteur:Akos Verboczy [Akos Verboczy]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Roman
ISBN: 9782764627556
Éditeur: Boréal
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


CHAPITRE 12

Souvenirs

Pour aller à Szentendre, je dois prendre le HEV, le train de banlieue. L’arrêt est à l’entrée du pont Marguerite, côté Buda, que je décide de traverser à pied. Comme tous les jours depuis mon arrivée, le temps est radieux, particulièrement doux pour la saison, et je ne suis pas pressé.

Avant de m’engager sur le pont, j’ai voulu entrer dans l’immeuble de mon enfance, au Szent István körút 4. La porte cochère était fermée et je n’ai pas osé sonner au hasard des appartements ou me faufiler derrière un des résidents. Je voulais éviter de me confondre en explications : « Euh, oui, monsieur, en fait non je n’habite pas ici, mais j’y habitais il y a trente ans, vous savez… »

Le pont Marguerite a subi depuis mon dernier passage au pays une transformation frappante. Un panneau avec les logos de la Ville et de l’Union européenne en vante la restauration qui respecte l’esprit des plans initiaux, ceux de 1873 : retour des balustrades dorées, des armoiries et des candélabres en fer forgé. Je remarque aussi le tablier élargi et l’ajout de pistes cyclables. Je marche côté sud pour admirer l’édifice le plus iconique d’entre tous, le Országház, la Maison du pays, grandiose fantaisie néogothique, parfaitement symétrique avec sa majestueuse coupole centrale, ses douzaines de flèches dorées, improbable par sa dimension quand on considère qu’il est le parlement d’un pays de seulement dix millions d’habitants. Du milieu du pont, le promeneur bénéficie d’un panorama généreux : le parlement à gauche, le pont des Chaînes en face et, à droite, le château sur la colline de Buda avec le palais royal, et la statue de la liberté sur le mont Gellért, au loin.

Je me suis déjà imaginé venant ici accompagné de Marianne, tard le soir, quand chaque élément brille de ses feux, quand ma ville est la plus belle. Comme toi, je lui aurais dit et elle m’aurait traité de quétaine.

Nous nous sommes promenés dans tant de lieux et avons traversé tant de ponts, mais jamais ici, jamais celui-ci. On se l’était promis, pourtant – L’an prochain, ou l’année d’après, un jour en tout cas –, comme toutes ces choses que nous nous étions promises et qui ne sont pas advenues.

Pál m’attend sur le quai du HEV à Szentendre. Impossible de le manquer avec sa tête qui dépasse toutes les autres, son sourire encadré d’une moustache en fer à cheval, aujourd’hui grise, qu’une calvitie presque entière met plus en valeur que jamais.

Mes pieds quittent le sol quand Pál me prend dans ses bras, et ils sont encore dans les airs quand il détaille le programme du jour. Il me propose, si je n’ai pas encore faim ou soif, d’aller marcher au bord du Danube, où il y a une nouvelle attraction touristique qu’il n’a pas encore vue et qui m’intéressera certainement.

« Ensuite, nous pourrons faire un tour dans le centre, manger un lángos, boire un verre pour accompagner la galette, comme tu voudras. On ira à la maison plus tard,



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